Le 21 Novembre marque la journée mondiale de la télévision. Cette date, dédiée à la célébration du petit écran, a été proclamée en 1996 à l’issue du premier Forum mondial de la télévision par l’Assemblée générale des Nations Unies. À l’origine, elle visait à promouvoir ce média comme vecteur principal d’échanges mondiaux de programmes autour de la paix, la sécurité et du développement. Aujourd’hui, cette journée symbolise la reconnaissance du pouvoir d’influence de la télévision.
La TV, au cœur des foyers ouest-africains.
En Afrique de l’Ouest, l’Africascope est l’étude référence traitant du niveau de consommation des médias par les populations. Elle est menée annuellement par le cabinet britannique Kantar auprès d’un échantillon de 15 300 personnes réparties dans huit pays : le Sénégal, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo, le Gabon, le Mali, le Burkina Faso et la République du Congo.
Selon ses derniers chiffres, en 2022, 89,9% des Africains de l’Ouest ont regardé quotidiennement la télévision. Cela représente 18,6 millions de téléspectateurs, pour une durée de visionnage moyenne de 4h22. En 2021, en revanche, le « watch time » s’élevait en moyenne à 4h10.
Contrairement à la tendance mondiale, en Afrique de l’Ouest, le petit écran n’est pas en perte d’audience. La télévision s’impose comme le moyen d’information préféré des populations. Elle se place devant la radio, pourtant très populaire dans les régions concernées et échappe à l’essor des réseaux sociaux. Les programmes d’informations constituent la majorité des émissions consommées par l’audience.
Petit écran, grande arme de manipulation ?
Occupant un rôle déterminant dans l’accès à l’information de millions de téléspectateurs, le petit écran est la voix du service publique, comme celle de la presse indépendante. Il est l’outil idéal pour la diffusion de fake-news et de propagande grâce à sa capacité de rassemblement des masses.
Dans certains pays d’Afrique de l’Ouest, la liberté de la presse n’est pas toujours garantie et le contexte politico-sécuritaire est parfois gagné par l’instabilité. Cette situation souligne davantage la nécessité de mesurer le potentiel d’influence d’un tel média.
Assurément, il est humain d’accorder du crédit aux informations relayées par des journalistes à la télévision. Ceci justifie, au moins en partie, le souhait de l’Assemblée des Nations Unies de proclamer une Journée mondiale de la télévision : « Nous vivons dans une société qui dépend des technologies de l’information et de la communication pour ses activités quotidiennes (…). Ce que nous voyons et percevons à travers le prisme de la télévision influence et façonne nos modes de vies. La télévision éduque, informe, divertit, instruit, et pèse sur nos décisions à bien des égards ».
Afin de s’assurer de la liberté intellectuelle des populations, l’éducation aux médias et à l’information doit être une priorité. La formation d’un esprit critique averti constitue une arme dans le combat contre la manipulation d’information.