Mark Zuckerberg, PDG de Meta (la société mère de Facebook, Instagram et Threads), a profité de sa page Instagram officielle official Instagram pour annoncer que toutes les plateformes  Meta retournaient à leurs fondamentaux ; c’est à dire à la liberté d'expression pure et simple qui est la raison première de la création des plateformes de médias sociaux.

Dans une vidéo ( 5 minutes video),  le PDG de Meta , présente ces mesures qu’il prendra pour donner la priorité, à la liberté d'expression, en commençant par les États-Unis.Dans cette première étape, le PDG de Meta déclare : « Débarrassez-vous des vérificateurs de faits et remplacez-les par des Notes de communautés similaires à X »sic. Cette annonce a soulevé plusieurs inquiétudes dans le milieu médiatique. Désormais X (anciennement Twitter- la plateforme de médias sociaux appartenant à Elon Musk), s’appuie sur les commentaires des utilisateurs afin de déterminer la nature des publications et si besoin, elle prend des mesures adéquates. Pour rappel, Elon Musk, défenseur de la liberté d'expression, avait acquis Twitter en 2022 et une vague de licenciement s’en était suivie (dont les équipes responsables de la modération du contenu (laid off the teams ) ; Le constat est simple :les utilisateurs sont les meilleurs juges et les mieux placés pour vérifier les commentaires des uns des autres; par l’instauration de Notes de communauté.

Mark Zuckerberg affirme que Meta suit le même chemin que X, en s'appuyant sur le système de notes de communauté , car "les vérificateurs de faits” ont tout simplement été trop orienté politiquement  et ont détruit plus de confiance qu'ils n'en ont créé". Il mentionne l’importance des dernières élections qui ont pesé dans ces réformes. Zuckerberg déclare que « Les récentes élections vont donner de nouveau la priorité à la parole [...] en se concentrant sur la simplification de nos politiques et la restauration de la liberté d'expression sur nos plates-formes ». Enfin, il confirme, lors de l'élection, qui a conduit Donald Trump au pouvoir en 2016, la posture médiatique de l’époque, a agi comme une menace pour la démocratie par une désinformation caractérisée. Le patron de Meta a déclaré que toutes les plateformes relevant de son groupe allaient « simplifier les politiques de contenu et se débarrasser d'un tas de restrictions sur des sujets comme l'immigration et sur la question du genre qui sont tout simplement déconnectés du discours dominant. » Il affirme que ce mouvement visant à être plus inclusif, a été trop loin ; il a été utilisé pour empêcher la liberté d’opinion et a exclu les personnes ayant des idées différentes. Le système de liberté d'expression repose sur la garantie de chacun à avoir son libre arbitre et pour partager ses croyances et ses expériences sur toutes les plateformes.

 Mark Zuckerberg souhaite réduire les erreurs responsables de la grande majorité de la censure. Soulignant les failles du système, mis en place pour modérer les contenus, il affirme que « cela commet des erreurs et augmente le risque d’une censure excessive ». La plateforme Meta compte environ 9 milliards d'utilisateurs actifs par mois 9 Billion monthly active user et le PDG souligne que même si la censure touche seulement 1 % du contenu cela affecte des millions d’utilisateurs.

 Toujours dans la vidéo et selon le témoignage du patron de Meta, tous les filtres utilisés pour rechercher les violations des politiques sont également supprimés. Pour les violations de moindre gravité, les plateformes s’appuient uniquement sur un autre utilisateur signalant le contenu avant de pouvoir prendre des mesures. Il répète que les filtres font des erreurs car ils peuvent supprimer des contenus qu'ils ne devraient pas. Zuckerberg reconnaît que le retrait des filtres est "un compromis”. Certes la plateforme pourra “détecter moins de mauvaises choses, mais en contre-partie, elle réduira le nombre de censures et de suppressions de publications et de comptes d’utilisateurs ".

 Il annonce le retour des contenus civiques. Il dit que nous sommes dans une nouvelle ère et les retours montrent que les gens veulent à nouveau du contenu citoyen. Il a également mentionné le déménagement des équipes de sécurité et de modération de contenus de Meta-Trust.Le déménagement des équipes, de la Californie au Texas, s'aligne sur la stratégie de promotion de la liberté d'expression, ils doivent travailler « là où il y a moins d'inquiétudes quant aux préjugés de nos équipes ».

Le PDG termine la vidéo en annonçant que Meta travaillera avec le président D.Trump, qui est un critique majeur de la censure ; Il souligne l'émergence d'une tendance mondiale à la censure institutionnalisée comme en Europe, en Amérique latine, en Chine et dans d'autres parties du monde. Il affirme que la seule manière de restaurer la liberté d'expression passe par le soutien du gouvernement américain, qui bénéficie des protections constitutionnelles les plus solides pour la liberté d'expression. Durant ces quatre dernières années, l’administration Biden s’en était pris à Meta et à d’autres sociétés américaines, encourageant d’autres gouvernements à emboîter le pas. Dans son discours de 2019 2019 speech at Georgetown University à l’Université de Georgetown intitulé « Une conversation sur la libre expression » , Zuckerberg expliquait « que la libre expression a été le moteur du progrès dans la société américaine ».

Cette annonce de changement de politique a provoqué de nombreuses réactions de la part des vérificateurs des faits, des utilisateurs des réseaux sociaux, des médias et d’autres personnes concernées. Ces derniers s’inquiètent des dangers de la libre expression. Mark Zuckerberg et Meta s'adaptent à la nouvelle administration-Trump et tournent définitivement la page brûlante qui s’était détériorée depuis le 6 janvier 2021 banned the president-elect (lorsque le géant de la technologie avait interdit le président élu pour avoir encouragé la violence qui s’était déroulée à la maison blanche)

 Joel Kaplan (Directeur des affaires Internationales de Meta), a également réagi en publiant sur son blog post : « Plus de discours et moins de censure ». Il affirme que la précédente initiative de vérification des faits (crée en 2016) permettait aux experts indépendants de fournir des informations plus précises sur les « canulars viraux ». L’intention était louable mais il s’avère que cela  ne s’est pas passé ainsi, surtout aux États-Unis ; les experts, ont appréhendé leur mission avec leurs propres préjugés et objectivités.

 La décision de Meta d'avoir supprimer « les vérificateurs de faits » en incorporant un système de notes communautaires marque un changement crucial dans son approche de la modération de contenu et de la liberté d'expression.

Mark Zuckerberg présente cette décision comme un retour aux fondamentaux. La simple annonce de ce changement a déclenché des débats ; certains critiques, considèrent que l’absence de vérificateurs de faits, pourrait conduire à une augmentation de la désinformation avec des contenus préjudiciables. Dans le même temps, les partisans estiment qu’il s’agit d’une étape nécessaire pour mieux servir les utilisateurs et ainsi restaurer la confiance par la réduction de la censure et du contrôle global du gouvernement sur les médias.

 Les changements de politique mettent en évidence un débat plus large entre les fondements  de la liberté d’expression et les défis liés au maintien d’un espace numérique sûr et informé. La transformation en profondeur du groupe Meta va mettre à profit cette capacité visant à trouver un  équilibre géré par les utilisateurs. Reste à savoir, si cette initiative réussira à favoriser un dialogue ouvert ou à exacerber les problèmes existants ? Cependant, Il est indéniable que la dynamique, dans la gestion de la désinformation et de la gouvernance des médias sociaux, est bien une réalité.

Charity Ani KOSISOCHUKWU