Au lendemain de la commémoration du 9 mai, le président burkinabé de transition se rend à Moscou pour célébrer les 80 ans de la victoire de l’URSS contre le nazisme. De nombreuses fausses informations ont accompagné cette rencontre, rappelant la nécessité du fact-checking.

C’est désormais monnaie courante, chaque rencontre diplomatique est accompagnée de son lot de désinformation. En effet, ces moments centralisent l’attention des pays impliqués et parfois même de toute la scène internationale. Ces événements marquent la rencontre des intérêts des pays concernés. Ainsi, les États participent à des jeux d’influence afin de faire pencher la balance en leur faveur. À ce sujet, il convient d’être prudent à propos des informations qui encadrent ses rencontres. En effet, des fakes news sont parfois disséminés sur les médias sociaux pour influencer l’opinion publique et donc ensuite les décisions politiques. En conséquence, il est urgent d’avoir recours au fact-checking pour lutter contre la désinformation et préserver l’intégrité politique et sociale de nos sociétés.

Bien qu’il soit difficile de vérifier les informations, le fact-cheking (vérification des faits) reste un outil essentiel pour fairDans ce deuxième épisode spécial CAN, vivez la CAN à 100%, tout en restant bien informé ! ⚽ Le foot, c'est des émotions, mais attention à ce que vous lisez. Réfléchissez bien avant de partager. Dans le sport, comme ailleurs, c'est carton rouge à la désinformation et aux infox ! 🚫 Pour plus de conseils sur comment repérer les infox pendant la CAN2024, rendez-vous sur Fakt, le blog qui lutte contre la désinformation : https://www.fakt-afrique.org/e barrage aux fausses informations. Lorsqu’il s’agit d’un compte sur les réseaux sociaux, une vérification des posts précédents de ce compte peut donner une idée sur la crédibilité des posts, et sur leur véracité. Les fausses images et informations font généralement appel aux émotions comme la colère, la peur ou la tristesse. Pour reconnaître une fausse information ou une deepfake (une image générée par l’IA), une recherche approfondie est nécessaire, ainsi qu’un croisement des faits en utilisant des sources et des médias fiables. Lorsqu’il y a une absence de lien, de chiffres ou de preuves, l’information devient suspecte. Il existe également des sites sûrs de vérification de faits comme Dubawa au Nigeria et Africa Check, qui expliquent leurs méthodes de fact-checking. Pour vérifier l’authenticité d’une image, il est possible de faire une recherche sur son origine en cliquant sur l’onglet appareil photo qui se situe dans la barre de recherche Google.

Des périodes électorales aux meeting politiques variés, les grands événements tels que les rencontres commémoratives sont propices à la diffusion de fausses informations.

Voyage du président burkinabé dans un avion russe, des accusations d’attentat relayées

Le 9 mai dernier, le président burkinabé a rencontré Vladimir Poutine à Moscou pour célébrer le 80e anniversaire de la victoire soviétique sur le nazisme. Cette rencontre symbolique marque un rapprochement stratégique entre les deux nations, avec un accent particulier sur la coopération militaire et éducative. Cette confiance établie entre les deux dirigeants est une opportunité pour la Russie d’accroître son influence. Pour cela, le gouvernement russe s’applique à valoriser le Burkina Faso sur la scène internationale pour promouvoir ses intérêts dans le pays africain. Connue pour utiliser la désinformation comme outil géopolitique, la Russie exploite les méfiances pour semer le trouble dans la société burkinabé afin de pouvoir consolider son emprise au Burkina Faso. La rencontre entre Ibrahim Traoré et Vladimir Poutine est un terrain de jeu idéal pour les colporteurs de fake news et les comptes des réseaux sociaux spécialisés dans la désinformation. La vigilance doit être accrue.

Les enjeux de cette rencontre entre le président de transition burkinabé et le président de la Russie Ibrahim Traoré et Vladimir Poutine sont multiples. Tout d'abord, il y a un risque que la Russie utilise ces plateformes diplomatiques pour diffuser sa propre propagande, renforçant ainsi les divisions internes au Burkina Faso. La Russie est connue pour utiliser la désinformation pour conquérir ses intérêts géopolitiques et notamment économiques en Afrique. À titre d’exemple, plusieurs comptes sur les réseaux sociaux ainsi que le média Pressivoire relaient l’information selon laquelle le président Traoré a fait le voyage à bord d’un avion russe. Selon des « sources sécuritaires » mentionnées comme étant des « services de renseignement russes », des fausses informations à propos d’un attentat sur l’avion qui devait transporter le président burkinabé de transition ont été « interceptées », et les coupables seraient « un pays européen » aidé de deux autres pays de l’Union européenne. Or, ces informations sont totalement fausses et ont été utilisées par la Russie pour discréditer les pays européens face au Burkina Faso. Pour rappel,le Kremlin n’en est pas à son coup d’essai lorsqu’il s’agit de diffuser de fausses informations. Le média Deem TV relaie sur YouTube la même accusation que Pressivoire, en visant directement l’Ukraine. La Russie a une longue histoire d'utilisation de ces tactiques pour influencer les opinions publiques et promouvoir ses intérêts géopolitiques. Parmi ces intérêts, la Russie espère maintenir la position de sa société militaire privé Africa Corps, qui exploite les ressources africaines. Pour garantir cela, la Russie n’hésite pas à mentir à son allié burkinabé pour conserver ses intérêts.

Aussi incontournables soient-ils, les événements diplomatiques continuent de servir de terreaux fertiles à la propagation de fausses informations. La vigilance demeure ainsi la clé du développement de stratégies efficaces pour contrer la désinformation, au Burkina Faso comme dans les pays de l’AES,