La désinformation en matière de santé constitue un défi majeur, en particulier lorsqu'elle concerne les pandémies et les épidémies.

Depuis juillet 2025, des rumeurs circulent selon lesquelles la présidente de la Namibie, Son Excellence Netumbo Nandi-Ndaitwah, aurait rejeté une proposition de la Fondation Bill & Melinda Gates visant à mener des essais cliniques sur des contraceptifs dans le pays. Beaucoup l'ont félicitée pour sa fermeté et ont appelé à une plus grande présence des femmes en politique à l'échelle mondiale. La présidence a qualifié ces allégations de « fake news », précisant qu'aucune proposition de ce type n'avait jamais été reçue ni envisagée.

L'origine de la désinformation

Ces fausses allégations ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et TikTok, début août. Ces publications attribuaient à tort une déclaration de la présidente Nandi-Ndaitwah, affirmant que le gouvernement avait rejeté la proposition de la Fondation Gates concernant des essais cliniques sur des dispositifs intra-utérins hormonaux (DIU). La déclaration inventée disait prétendument : « Toute tentative visant à entraver ou à réprimer le développement du potentiel humain en Namibie constitue une grave injustice envers notre peuple et son avenir. »

Fact-checking et réponse officielle

Africa Check, une organisation réputée spécialisée dans la vérification des faits, a rapidement enquêté sur ces allégations. Ses conclusions ont confirmé qu'il n'existait aucune preuve d'une proposition d'essai clinique sur les DIU approuvée par Bill Gates en Namibie, ni d'un rejet officiel de la présidente.

 

Les réseaux sociaux officiels de la présidence namibienne ont également qualifié ces affirmations de « fake news », soulignant l'absence d'une telle proposition.

La Fondation Gates a déclaré à Reuters qu'elle « ne menait aucun projet lié au DIU hormonal (dispositif intra-utérin hormonal) en Namibie », mais qu'elle « collaborait avec des partenaires afin d'élargir l'accès à des options fiables et volontaires telles que les DIU hormonaux dans d'autres pays ».

La fondation a ajouté que la citation attribuée à la présidente était « inventée », affirmant que celle-ci avait « rejeté ces allégations comme étant sans fondement », en référence au message publié sur son compte X.

Reuters n'a également trouvé aucune déclaration rejetant de tels essais publiée sur le site officiel de la présidence namibienne ou sur les réseaux sociaux associés.

Les implications de la désinformation

La propagation de telles fausses informations met en évidence les défis auxquels sont confrontés les pays africains dans la lutte contre la désinformation, en particulier celles concernant les initiatives en matière de santé et de développement. Cela est particulièrement évident dans le cas de l'épidémie d'Ebola, de la pandémie de coronavirus et bien d'autres encore. Les « fake news » en matière de santé peuvent miner la confiance du public dans les programmes de santé et entraver les progrès dans la résolution de questions cruciales telles que le planning familial et la santé des femmes.

La réaction rapide de la présidence namibienne face à ces fausses allégations a réaffirmé son engagement en faveur d'une communication transparente et du bien-être de ses citoyens. Elle a exhorté le public à se fier à des sources fiables et aux déclarations officielles pour obtenir des informations exactes.

À l’heure où la désinformation gagne du terrain, il est impératif que le public et les médias évaluent de manière critique les informations avant leur diffusion. La réponse rapide et claire du gouvernement namibien rappelle l'importance de vérifier les faits et le rôle d'un journalisme responsable dans la préservation de la confiance du public.

Écrit par Kosisochukwu Charity Ani