Conséquence du développement incessant des nouvelles technologies et du rôle que joue désormais les réseaux sociaux dans le quotidien des internautes, la montée de la désinformation n’épargne pas l’Afrique. Cette situation met les journalistes du continent sont sous pression permanente.

L’amplitude de la désinformation africaine

Une évolution du journalisme africain qui va de pair avec l’amplitude de la désinformation qui sévit sur le continent. Le centre d’étude stratégique de l’Afrique rapporte que ces campagnes, visant à manipuler les systèmes d’information africains ont quadruplé depuis 2022. La principale cible de ces opérations : la jeunesse Africaine. Une génération en âge de voter, noyer sous l’information, qui remet en question le discours politique dominant.

Cette tendance inquiétante est largement utilisée pour créer des rumeurs à l’image du Kenya ou des cyber-mercenaires ont été rémunérés pour promouvoir des récits, des hashtags sur plusieurs faux comptes en vue de donner l’illusion d’un soutien de la population aux réformes constitutionnelles proposées par le gouvernement.

La désinformation accroît les tensions existantes et incite à la violence entre communautés. D’autre part, les limitations d’expressions et le problème de l’analphabétisme aggravent les effets de la désinformation.

La désinformation comme menace à la liberté de la presse

Le classement mondial de la liberté de la presse 2024 établi par Reporter sans Frontières (RSF) relève des tendances alarmantes de violences à l’encontre de la presse, principalement lors de manifestation ou de périodes d’élections ainsi qu’une augmentation du contrôle politique des médias. L’absence du presse libre et indépendante augmente la résonance de la désinformation.

Sur le continent Africain seul 3 pays que sont : la Mauritanie, la Namibie et l’Afrique du Sud présentent une situation satisfaisante au regard de la liberté de la presse.

« Le fait de s'exprimer contre les politiques, les actions ou l'inaction du gouvernement, de les examiner ou de partager publiquement des informations jugées préjudiciables au gouvernement comportait un risque d'arrestation, de détention arbitraire ou de mort », cite Tigere Chagutah directrice régionale, Amnesty International.

Des violences qui poussent les journaliste à « l’autocensure » par craintes de représailles et d’intimidations.

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La presse Africaine est confrontée à des défis sécuritaire, technologique et éthiques. Le manque d’investissement dans le journalisme d’investigations ainsi que dans l’absence d’une presse indépendante favorise au développement de la désinformation. Un cadre législatif plus stricte ainsi qu’une lutte contre analphabétisme peuvent endiguer ce phénomène.

Contrairement à ce qui se passe en Europe, un travail entre les pays Africains et les géants d’internet doit être effectué.

Le rôle des nouvelles technologies dans la désinformation

Grâce à l’Internet mobile, le journalisme en Afrique a su modifier ses canaux de diffusion pour toucher son audience. Selon le rapport e-Conomy Africa 2020 co-produit par Google et la Société Financière Internationale (IFC) de la Banque mondiale, le marché du numérique s’évaluera à 780 milliards de dollars d’ici 2050 et 180 milliards d’ici 2025 soit 5,4 % du PIB du continent. Un avènement des nouvelles technologies qui permet une diffusion à plus grande échelle d’informations, bien qu’elles ne garantissent pas de leur intégrité.

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C’est dans ce contexte que l’intelligence artificielle dispose d’une place de plus importante. Des campagnes de propagande sur les réseaux sociaux en passant par l’édition d’articles, l’intelligence artificielle, est aussi utilisée pour influencer le résultat d’élections, manipuler les opinions publiques, voire, remettre en question le modèle démocratique. Il est à noter aussi, l’apparition d’une multitude de médias qui ont donné lieu à la création de journaux, radios et télévisions privées. Ces médias tentent eux aussi de manipuler la population grâce aux effets cumulés des fakes news, et de l’insécurité.